59Dans ce dialogue avec ses modèles, le poète transpose consciemment le rôle des protagonistes. No… Le flot hésitant de son cœur partagé par de durs combats bouillonne. Ainsi sont déjà esquissées les interactions qui existent entre ces trois personnages, qui rappellent le « triangle » mari, femme, amant de la poésie érotique. Georges, a medical student, falls in love with Louisette, his pretty neighbor, and gets engaged to her. dei 1, 469b-472 : « c’est l’oreille de l’épouse qu’il assaille d’une voix douce. 10, 677) : audacisque măli titubans sub pondere dextra. 16 1, 231-232 : Nam quidquid nobis toto nunc nascitur anno, / menstrua maturo dant illic tempora fructu (« en effet, tout ce qui, maintenant, naît pour nous pendant le long d’une année, là-bas, chaque mois l’apporte à maturation. 45 Avit, epist. Aestuat anceps /diuidui cordis dura inter proelia fluctus. » 2. 1, l’énumération de fruits (parmi lesquels il y a des mala) cueillis par l’être amoureux. Dans la messe, l’encens permet, comme dans la religion profane, une captatio beneuolentiae de la divinité88 ; mais c’est grâce à l’eucharistie que le fidèle, en ingérant le pain, symbole du Christ, communie intimement avec Dieu. 43 « C’est en vain, Médée, que tu résistes ; Je ne sais quel dieu s’oppose à toi ; » se dit-elle, « il serait surprenant que ce ne soit pas (à moins que cela n’y ressemble beaucoup) ce qu’on appelle aimer. Or, c’est bien l’immortalité, accompagnée de toutes les autres prérogatives divines, que promet le serpent à Ève (v. 200-203). Aussitôt qu’elle eut mordu les doux fruits de ses dents de neige, le ciel serein, souillé d’aucun nuage, étincela ». 68 2,3 : sicut maluminter ligna siluarum sic dilectus meus….fructus eius dulcis gutturi meo¸ 8, 5 : sub arbore malo (d’autres exégètes lisent mali). Le flot hésitant de son cœur partagé par de durs combats bouillonne. Il est vrai que tout amant, homme ou femme, tombe dans cette naïveté amoureuse (voir Ovide, Am. Puisqu’Adam, en tant qu’être spirituel, ne peut être tenté directement par le serpent, Ève joue le rôle d’intermédiaire parce qu’elle possède une intelligence plus faible et vit « selon l’inclination de la chair et non selon le mouvement de l’esprit »84. 4, 9) ; de même Byblis dit à son frère : coget amor….uel si pudor ora tenebit (Ov. Ève, le serpent et la Mort Hans Baldung. 35 2, 221b-224 : « Des sentiments contraires déchirent son esprit : d’un côté l’amour, de l’autre la crainte. On retrouve aussi les rubentia mala dans un poème lyrique attribué à Pétrone (fgt 46,3 : dant rami cerasos, dant mala rubentia siluae). Toutefois, même en pratiquant ce jeu d'intertextualité, le poète se conforme à l'exégèse chrétienne qui apparaît en particulier chez Ambroise de Milan. Elle désire pourtant être semblable aux êtres divins, et le poison malfaisant de l’ambition s’insinue en elle. 65, 19 ; Claudien, Carm. En effet, le serpent commence certes par attaquer Ève par un long discours persuasif (v. 185-203), mais, les paroles ne suffisent pas et il doit encore flectere sensum (v. 206) de sa victime. ». 88 Cf. Ensuite, après le vie siècle, étant souvent représenté comme un fruit rond, il devient une pomme, sous l’influence des représentations d’anciens mythes profanes comme celui d’Hercule cueillant des pommes dans le jardin des Hespérides. A plus d’une reprise, elle le porte d’elle-même à son nez et à ses lèvres grandes ouvertes et, ignorante, joue avec sa mort future. 37La méthode de séduction du serpent est tout à fait conforme à celle décrite dans la poésie érotique : après avoir charmé Ève par ses paroles, il va joindre le geste à la parole. 36Par ce murmure, la sensualité du séducteur est en phase avec la sensualité du lieu. 28 De la même manière, Phèdre oppose sa crédulité à l’amour trompeur d’Hippolyte: o spes amantum credula, o fallax amor ! Apulée, Met. Rapiunt contraria mentem / hinc amor, inde metus. 55 ; v. 220-221 /Aen. Comment faire ? Hypothèse: Ève étant peut-être peu expérimentée, dans la noirceur de la nuit, a-t-elle pu croire à un serpent ayant perpétré l'acte? Mais là encore, Ève reste passive, puisqu’elle hésite longuement, tantôt portant le fruit à sa bouche, tantôt retenant sa main. Les Anciens pensent que le serpent est immortel, à cause de sa capacité à se régénérer chaque fois qu’il perd sa peau. 24Outre ces rapprochements contextuels entre Ėve et les héroïnes amoureuses de la poésie classique, il reste à signaler que l’expression quasi proverbiale du début du vers 222 hinc amor, inde metus renvoie elle aussi à ces femmes évoquées. Flacc. 21 V. 235-237 : « Ignorant le fait (scil. But Louisette is not Eve and she manages to emerge unscathed from the adventure. Cette même expression, à une place différente dans le vers, se rencontrait déjà dans Catulle 64, 87, autre poème exprimant le sentiment amoureux. 63 Ov. 28Or, cette connotation négative de amor désignant un amour interdit se retrouve dans la poésie érotique, où le nom est opposé à pudor qui indique la retenue légitime que devraient observer les amoureuses malheureuses. Ève et le serpent (1949) cast and crew credits, including actors, actresses, directors, writers and more. 634). 8 Sur Marius Victor, voir Fontaine, Naissance de la poésie chrétienne p. 241-242 ; sur Dracontius, voir le même ouvrage p. 253-256 et l’introduction de C. Moussy et C. Camus, Dracontius œuvres, t. 1, CUF, Paris 1985, p. 7-91. 58 « Garde-toi de prêter l’oreille à des murmures caressants, dans une pose nonchalante et coquette sur le rivage silencieux : ainsi loin de toute surveillance, tombe la femme qui se parjure, oubliant les serments et les dieux » (Traduction de D. Paganelli CUF, p. 19). Aleth. 20Comme dans notre passage, il s’agit de faire basculer une femme hésitante, partagée entre un amour filial, légitime, et une passion sensuelle et dangereuse qui l’amènera à sa perte34. URL : http://journals.openedition.org/dictynna/148 ; DOI : https://doi.org/10.4000/dictynna.148, Université de GenèveNicole.Hecquet@lettres.unige.ch. Georges and Louisette just have to find work. O combien de fois, l’ayant approché de sa bouche, pleine de remords, elle écarta le fruit ; sa main, chancelant sous le poids d’un forfait téméraire, se retira et, dans un tremblement, fuit devant l’accomplissement de son crime! On peut voir ici un jeu allusif, tout à fait dans l’esprit maniéré de la poésie tardive, entre le vers d’Ovide (Met. De culture. 49Il existe des fresques plus singulières, en correspondance avec la vision de la scène qui se dégage du texte d’Avit. 55 Tibullene l’utilise pas et Properce  l’applique aux femmes (p. ex. Zeus lui aurait, sans le faire exprès, donné une potion de jouvence : « Aussitôt qu’il a pressenti sa vieillesse, [le serpent] s’enferme dans un passage étroit, y laisse une peau ridée […] [et il] ne sort de sa caverne que brillant et rajeuni », écrit Tertullien (I… Prop. Adam, Ève et le serpent : présentation du livre de Elaine Pagels publié aux Editions Flammarion. 4,501) ou Médée (Sen. Med. 87 C. Cels. En effet, pourquoi les ordres de mon père me semblent-ils trop durs ?Ils sont vraiment trop durs. Voir Valerius Flaccus, 8, 63 : …et blanda poscit me pabula lingua. 70 Rufin Orig. Ce jeu allusif intertextuel est tout à fait dans l’esprit précieux que revendique Avit en tant que poète, lui qui, dans sa lettre 5145, se place en digne héritier de son oncle Sidoine Apollinaire, le plus éminent représentant de la poésie érudite de la Gaule de la fin du 5ème siècle46. 39La première différence, et la plus connue, par rapport au texte biblique est la précision sur la nature du fruit, une pomme. 169 (voir J. Ramminger, Concordantiae in Alcimi Ecdicii Avitii carmina, Hildesheim 1990). Le serpent joue sur cette hiérarchie qu’il détourne de manière négative : il sait que pour qu’Ève soit séduite, il faut qu’elle ingère le fruit, d’où l’attention qu’il met à rendre la pomme attrayante par son aspect, son parfum. Nous avons vu précédemment qu’il utilise d’abord les paroles pour atteindre le faible esprit de la femme. 2 N. Hecquet-Noti, Avit de Vienne, Histoire spirituelle, t. 1, SC 444, Paris 1999, p. 40-51 (Sur les liens structuraux entre les 3 chants) et p. 177-181 (plan commenté du passage). Dieu, leur ayant interdit de manger ce fruit, expulse Adam et Ève du jardin d’Éden. Le scénario le dit. Quand Dieu les a … Les contenus des la revue Dictynna sont mis à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International. De fait, cet adjectif, formé sur le verbe seducere a une connotation très forte en indiquant une coupure qui isole une personne de sa communauté, comme l’attestent les rares emplois du participe seductus appliqué à une personne26. 1, 16. 72 V. 210-211 : ūnūm dē cūnctīs || lētāl(i) ēx ārbǒrě mālūm / dētrăhīt, ēt sūăuī || pūlchrūm || pērfūndīt ǒdōrě. Le peintre flamand Pierre Paul Rubens dépeint le jardin tel qu'il est décrit dans la Bible, plein de « tous les arbres agréables à regarder et bons à manger », ainsi que l'arbre interdit de la connaissance du bien et du mal. Aen. Située au cœur de l’ensemble formé par les trois premiers chants consacrés à Adam en tant que préfiguration du Christ, nouissimus Adam2, ce récit a été magistralement analysé par P. A. Deproost dans un récent article3. Ovide utilise le groupe hinc amor, hinc timor (qui permet une paronomase) en tête de vers dans Epist. En fin connaisseur de la littérature antique, il le fait habilement en utilisant l’allusion, et, en évêque soucieux de l’orthodoxie du dogme, sur le fond, il suit l’exégèse augustinienne du péché originel. Ecl. La vie est un don. Je m’intéresserai, pour ma part, au noyau central de ce passage pour montrer comment, après la longue approche rhétorique du serpent et le dialogue entre Ève et son séducteur, Avit décrit, avec de minutieux détails, la scène même de la tentation, c’est-à-dire le moment où le serpent abandonne sa « rhétorique de la persuasion » pour passer à une « gestuelle de la persuasion » afin de vaincre définitivement sa victime (v. 204-231). Les deux histoires présentent plusieurs points de convergence. ÈVE ET LE SERPENT. 1, 2. Or, dans le poème d’Avit, la situation est différente : outre l’amplification par laquelle le poète expose avec précision le décor dans lequel vont évoluer les protagonistes, (v. 136-144) et le long dialogue de persuasion (v. 145-203), Avit innove, d’une part, en caractérisant chacun des deux protagonistes ainsi que nous venons de le voir, et, d’autre part, en décrivant avec minutie le moment du geste fatal. 77 C’est le cas de la première représentation connue (avant 256) sur le baptistère de Doura Ouropos, puis dans la catacombe de Domitilla (vers 315). P. Agaësse et A. Solignac, La Genèse au sens littéral en douze livres, t. 2 (Bibliothèque augustinienne no49), Paris 1972, A. Arweiler, Die Imitation antiker und spätantiker Literatur in der Dichtung De spiritalis historiae gestis des Alcimus Avitus, Berlin/NewYork, 1999, H. Crouzel, Origène et la « connaissance mystique », Paris-Bruges 1961, W. Deonna, Evodia, croyances antiques et modernes : l’odeur suave des dieux et des élus, Torino 2003, P. A. Deproost,« La mise en scène d’un drame intérieur dans le poème Sur le péché originel d’Avit de Vienne », Traditio 51 (1996), p. 43-72, D. Fasciano, « La pomme dans la mythologie gréco-romaine » dans J. 14 V. 17-19 : « voici encore de petits fromages que sèche une claie de jonc, voici les prunes blondes d’un jour d’automne, des châtaignes et des pommes doucement rougissantes »Cf. 27 La même expression est reprise dans Epist. Written by 89 P. ex. They are as happy as Adam and Eve in the Garden of Eden. 6, 61. 27Si, chez Ovide, le sens de l’expression est clair, Médée alternant un sentiment d’amour pour Jason et un sentiment de peur face aux épreuves qu’il doit affronter, en revanche, dans le texte d’Avit, ce sens est nettement moins obvie : la peur qu’éprouve Ève est bien évidemment celle des conséquences possibles de la transgression du commandement divin, mais de quel amour s’agit-il ? 17 1, 250 : qui sparsus terris suaues dispensat odores ; 2, 211 : detrahit et suaui pulchrum perfundit odore. One small hitch is that Georges' father has serious money troubles and cannot support his son anymore. 3, 21sqq ; 5, 113sqq) : voir Hecquet-Noti, Histoire spirituelle, t. 1. p. 121-124. En donnant ainsi un rôle très actif au serpent dans le processus de la tentation, Avit innove totalement par rapport au récit biblique. 8, 60. En effet, comme Ève face au serpent, Atalante hésite face au défi lancé par Hippomène, lequel ne la vaincra que par la ruse en l’obligeant à ramasser la pomme donnée par Vénus et à retarder ainsi sa course : c’est le poids de la pomme qui va sceller la défaite d’Atalante. En outre, les atermoiements d’Ève au moment de prendre la pomme sont introduits par la même expression o quotiens que l’on rencontre pour exprimer l’hésitation dans la poésie élégiaque39, et surtout, dans les Métamorphoses au début de la partie décrivant, dans un style très élégiaque, Atalante dans son duel face à Hippomène40. En effet, dans le Cantique des cantiques, texte interprété comme un poème d’amour chrétien symbolisant les noces du Christ et de l’Église, un arbre appelé malum est mentionné à plusieurs reprises68. Voir toutes les tailles. De plus, la pomme est le fruit de l’amour, comme le prouvent les occurrences du nom malum dans la poésie érotique : c’est une pomme qui retarde la course d’Atalante63 ; ce sont des pommes que s’offrent les époux, dans les épithalames64. Wood, Avitus of Vienne, Letters and Selected Prose, Liverpool 2002. 47 2, 187: sed pater inuisus sortem non contulit aequam ; 2, 197: …quaecumque pater secreta reponit. En effet, le serpent sait qu’il ne peut atteindre l’homme qu’en passant par … Cette variatio de la triangulation classique est soulignée dès le tout début de la rencontre entre le serpent et Ève. / O quotiens ori admotum compuncta retraxit / audacisque mali titubans sub pondere dextra / cessit et effectum sceleris tremefacta refugit!/ Dis tamen esse cupit similis serpitque uenenum / ambitione nocens. Une esquisse générale de la question se trouve dans M. Roberts, The Jeweled Style : Poetry and poetics in late Antiquity, Ithaca-London 1989, p. 66-121 (chapitre intitulé «  Poetry and the Visual Arts »). 7Avit quant à lui consacre 28 vers à une minutieuse peinture de cette scène dramatique, amplifiant ainsi considérablement le récit biblique de Genèse 3,6 : Talia fallaci spondentem dona susurro /credula submisso miratur femina uultu. They are as happy as Adam and Eve in the Garden of Eden. Get a sneak peek of the new version of this page. Comme le remarque Deproost, si au début du récit de la tentation, l’adjectif malesuadus qualifie la ruse du serpent, à la fin de la scène, il s’applique au murmure par lequel Ève convainc Adam de manger la pomme, marquant ainsi l’achèvement de la tentation et illustrant le fait que de tentée, Ève devient à son tour tentatrice pour Adam52. Le groupe pondus măli se lit également dans Sen. Herc. Toutefois même si la nature réelle du fruit est sujette à discussion, on a dans la pièce de Virgile tous les ingrédients qu’Avit a repris pour évoquer le cadre de son récit de la tentation. 26 Ovide, Met. 12Si la sensualité qui se dégage du jardin d’Ėden n’est pas exprimée explicitement dans le chant 2, elle est toutefois bien présente et sous-jacente à l’ensemble de la scène grâce à un réseau d’allusions à la description du chant 1 : outre les rubentia mala qui font écho à l’abondance paradisiaque et, en particulier, à la présence constante de fruits d’automne16, le suauis odor de la pomme fatale renvoie aux suaues odores qui embaument le paradis17. 82 Voir les remarques dans Hecquet-Noti, Histoire spirituelle, t. 2 , Paris 2005, p. 19-20 et 118-119. 46 Voir l’ouvrage classique de A. Loyen, Sidoine Apollinaire et l’esprit précieux en Gaule aux derniers jours de l’Empire, Paris 1943. / Nec tamen incentor desistit fallere serpens / ostentatque cibum dubiae queriturque morari / et iuuat in lapsum pendentis prona ruinae. Hist., 4,42. »). Un tel tableau coïncide avec l’atmosphère dégagée par le texte d’Avit qui avait insisté sur la beauté remarquable d’Ève « prête pour le mariage » dans le récit de sa création80 et elle correspond à l’analyse que je propose de cette scène, inspirée de la poésie érotique. Lorsqu’elle voit la pomme, Ève est encore passive, c’est le parfum du fruit qui va servir de déclencheur : en respirant cette suave odeur, elle va entrer dans un premier contact intime avec le péché. / quae modo decerpens tenero pueriliter ungui / proposito florem praetulit officio.) Ou est-ce, enfin, le désir coupable, la uoluptas de croquer une pomme rendue irrésistible par le serpent, et de devenir ainsi l’égale des créatures divines comme le lui promet ce dernier (v. 198-203) ? carm. Met. On ne peut que souligner la ressemblance frappante entre les représentations littéraire et iconographique de la scène. Il reste à faire une étude détaillée des rapports précis entre ces descriptions littéraires et les représentations iconographiques correspondantes82. 41 À la fin du v. 210 mālum, comme chez Ovide, signifie pomme. Même s’il y a un lien évident entre la Didon virgilienne et l’Ève d’Avit, la structure de l’ensemble de la scène et le rôle essentiel du serpent/tentateur conduisent plutôt à voir en Ève une réécriture originale de la Médée amoureuse des poètes classiques. 3, 5, 2 (SC 376 p. 524). 60 P. ex. One small hitch is that Georges' father has serious money troubles and cannot support his son anymore. 13 Tous les poètes chrétiens décrivent ainsi le paradis sur le modèle du locus amoenus de la poésie profane (p. ex. C’est précisément ce combat entre obéissance et passion qui est amplement développé par Avit dans les vers 206-225, sur le modèle des hésitations des femmes amoureuses dans la poésie classique : … Rapiunt contraria mentemhinc amor, inde metus. Dixit autem serpens ad mulierem : «nequaquam morte moriemini. » 4. They are as happy as Adam and Eve in the Garden of Eden. Georges and Louisette just have to find work. 4, 484) ou la Toison d’or (Ov. Quoi qu’il en soit de la nature exacte du fruit (il peut, en effet, s’agir d’une grenade, appelée en latin malum granatum, comme le comprend par exemple Apponius dans son Commentaire au Cantique des cantiques69),dans son exégèse du poème, Rufin met en garde contre l’équivoque liée aux deux sens de malum70. 17En effet, si on suit l’analyse d’Augustin, Adam, créé à l’image de Dieu, ne peut être tenté charnellement, il a donc besoin d’un intermédiaire plus faible24. (Sen. Phaedr. 231. 22 Présence du mari dans l’élégie : p. ex. En effet, après le séduisant discours du serpent, avant de donner la parole à Ève le poète clame, dans une courte diatribe indignée, son étonnement et sa stupéfaction, d’une part d’entendre un animal parler, et d’autre part, de voir Ève répondre à ces paroles inattendues (2, 162-165) : Quis stupor, o mulier, mentem caligine clausit ?Cum serpente loqui, uerbum committere brutonon pudet, ut uestram praesumat belua linguam ?Et monstrum pateris, responsumque insuper addis ?90. 41Par ailleurs, il se trouve que la pomme joue un rôle important dans la mythologie gréco-romaine, en apportant l’immortalité comme l’indique la légende du jardin des Hespérides62. 9 « En effet, après qu’Ève, dans sa crédulité, eut rompu, par une morsure sacrilège, les prescriptions édictées, instruite désormais du mal qu’elle a expérimenté, elle cherche une consolation à sa faute ». Voir la notice dans le catalogue OpenEdition, Plan du site – Visualisation des textes – Mentions légales & Crédits – Flux de syndication, Nous adhérons à OpenEdition Journals – Édité avec Lodel – Accès réservé, Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search, Approche intertextuelle du récit de la tentation dans l’, Ève et le serpent, une réécriture chrétienne de la rencontre entre Médée et Jason, « Ève et le serpent, une réécriture chrétienne de la rencontre entre Médée et Jason », Portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales, Le récit de la tentation chez les poètes chrétiens. Pour ce dernier mot, voir Ovide, Epist. Dracontius applique le même qualificatif aux cœurs des deux êtres humains qu’il unit dans l’évocation de la tentation : credula corda reatum / incurrant (Laud. 51  Draco en 2, 123. 71. Ève et le Serpent. Pour ceux qui ne sont pas si versés dans la Bible: Adam et Ève ont été poussés par le serpent à manger le fruit défendu. 10,32 la mentionne dans une parodie de cortège d’épithalame (voir ThlL 8, 209, 57sq). Le contexte dans lequel Avit insère cette expression amènerait plutôt à envisager ce dernier sens : en effet, il dit précédemment que des sentiments contraires envahissent l’esprit d’Ève (v. 221 : rapiunt contraria mentem) puis il précise qu’elle est tenaillée entre arrogance et obéissance à la loi divine (v. 222-223 : pulsat iactantia legem / interdumque etiam lex subuenit), cette loi que le serpent voulait briser par la uoluptas (v. 199 : nec captiua diu frenetur lege uoluptas). L’expression lenis susurrus  se trouve dans Hor. Epist. » 6. 10 Laud. 227 : nec …incentor desistit fallere serpens/….et iuuat in lapsum pendentis prona ruinae. But what does it matter? et dans le vers concluant le discours hésitant de Byblis effrayée devant les conséquences de son amour interdit (Ov. Il l'a fait grâce à un peu de terre : "Dieu modela l'homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l'homme devint un être vivant". Déjà Ambroise86, reprenant l’exégèse de Philon, avait distingué la compréhension rationnelle, mens ou « noûs » d’Adam de la compréhension sensible, sensum ou « aisthèsis » d’Ève et relevé que la prévarication n’avait été possible que per uoluptatem et sensum. Plus à propos de cet épisode > [Toutes des vidéos] Michel combat Lucifer. Il suit donc à la lettre les recommandations d’Ovide  (Ars 2, 159-160 ) : Blanditias molles auremque iuuantia uerba / adfer. 56L’opposition entre le processus de la tentation et la communion se poursuit dans les conséquences de l’ingestion. 32 V. 206-207 : Et iam iamque magis cunctari ac flectere sensum / incipit et dubiam leto plus addere mentem. Nous retrouvons chez Avit le même triangle relationnel, avec une inversion des rôles entre le serpent et l’homme. Il avait vu aussi la réaction d’Adam quand Dieu lui avait présenté Ève et il avait deviné qu’Adam ne serait pas capable de résister à Ève même s’il n’avait pas été convaincu par les arguments du serpent. Fiche technique. Cypr.Gen. 7 Ps. Une telle conception explique ainsi pourquoi Avit prend soin dans son premier chant de décrire en détail l’anatomie humaine (1, 73-113), en énumérant les cinq sens et leur localisation physique. 61 Les seules informations concernant le serpent sont celles de 3,1 : sed et serpens erat callidior cunctis animantibus terrae quae fecerat Dominus Deus. But what does it matter? Licence Creative Commons Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 4.0 International, Catalogue des 554 revues. Prudence utilise exactement la même expression au même endroit dans le vers dans ditt. 2, 51-55 : « Moi-même je cueillerai les blanches pommes au tendre duvet, et les châtaignes, qu’aimait mon Amaryllis : j’y joindrai la prune vermeille (…). Hypothèse: Ève étant peut-être peu expérimentée, dans la noirceur de la nuit, a-t-elle pu croire à un serpent ayant perpétré l'acte? Tu supportes ce prodige et, de plus, tu réponds ? 8P. Nous sommes face à la situation type de l’élégie où l’amant /serpent dirige l’action en tentant de séduire la femme, loin de son mari. de la jeune fille : elle porte à sa bouche un aliment où ne réside que la mort cruelle » : traduction de C. Camus, Dracontius, œuvres t. 1, CUF, Paris 1985, p. 175. Le premier trait du serpent est sa « ruse mauvaise conseillère » (malesuada fraus au v. 136). 26Dans sa lettre, Médée adresse des reproches à Jason qu’elle décrit comme un être fourbe et rusé en usant des mots qui rappellent les qualificatifs utilisés par Avit pour le serpent44, esquissant ainsi un renversement des situations des personnages entre les deux histoires : en effet, comme le relève Valerius Flaccus (8, 92sq), l’amour pur et légitime liant Médée au serpent va être brisé par l’arrivée de Jason, le tentateur, qui séduit Médée par une irrésistible passion. But Louisette is not Eve and she manages to emerge unscathed from the adventure. Or, on apprend tout de suite que le serpent va bouleverser ce couple, puisqu’il désire subuertere corda, en s’adressant non pas à l’homme dont l’esprit est ferme, mais à la femme, plus faible20. 71 Dans la tradition juive, c’est un cep ; dans la Septante et pour les premiers exégètes chrétiens grecs, un figuier. «Le Seigneur Dieu prit de la poussière du sol et en façonna un être humain. Ce topisme se trouve aussi dans l’élégie : p. ex. Cyprien, Genesis 72-88 ; Marius Victor, Alethia, 1, 393-423 et Dracontius, De laudibus Dei, 1, 459-4844) suivant un schéma identique : dans le jardin d’Eden, dont ils ont rappelé auparavant la luxuriance et les délices, apparaît le serpent qui va séduire Ève par des paroles très persuasives5. 15Au début de la scène (v. 136-139), nous sommes en présence de trois personnes : le diable, qui a pris l’apparence du serpent, Adam et Ève, le premier couple, occupés à cueillir des pommes. 5 Alors que les autres épopées bibliques donnent brièvement la parole au serpent, Avit au contraire construit une très longue scène de dialogue entre Ève et le serpent (2, 136-203) : voir Hecquet-Noti, Histoire spirituelle t.1 p. 177-181 et Deproost « La mise en scène … ». Dans ce contexte, il ne faut pas prendre sensus comme un synonyme de mens, mais en opposition à cette dernière32 pour distinguer les sens de l’esprit rationnel : la tentation deviendra effective au moment où les sens d’Ève auront été pervertis, ce qui ne sera possible que grâce à la pomme. En effet, ce dernier a élaboré une doctrine des « sens spirituels » qui permettent une connaissance intime de Dieu par analogie avec la connaissance du monde sensible par les sens charnels. en 2, 9, 31) en référence à Circé (3, 12, 27). 55Cette hiérarchie se retrouve dans la liturgie. Là encore, le poète innove considérablement aussi bien par rapport au récit biblique que par rapport aux épopées antérieures. 1, 9, 18 ; voir aussi Culex 105 ; 121 ; 156 ou Tiberianus, carm. Dans chacune de ces étapes, c’est à un sens différent que le serpent s’adresse suivant un ordre précis qui peut être mis en relation avec l’importance de chaque sens telle qu’elle est définie en particulier par Origène87. Ainsi, c’est sur l’opposition entre la fraus de l’amant/tentateur et la credulitas de la femme séduite que s’articule, comme dans la poésie érotique, la scène de la tentation. Sur la réception des auteurs classiques dans Avit, voir A. Arweiler, Die Imitation antiker und spätantiker Literatur in der Dichtung De spiritalis historiae gestis des Alcimus Avitus, Berlin/New York, 1999. 58En ce qui concerne les modèles classiques utilisés par le poète, il apparaît, aussi bien d’après les parallèles textuels que d’après les rapprochements extérieurs que l’on peut faire avec les représentations iconographiques, que la tentation est construite en référence avec l’une des plus célèbres scènes de séduction mythologiques, la rencontre entre Médée et Jason près de la Toison gardée par le serpent. 12, 101. 1, 20, 35-40 : « Au dessus, venus d’eux-mêmes, sans aucun soin, des fruits couverts de rosée pendaient aux arbres solitaires ; tout autour, dans une prairie arrosée, des lis, dont la blancheur se mêlait à la pourpre des pavots. Aestuat ancepsdiuidui cordis dura inter proelia fluctus.35. 50En donnant ainsi le rôle principal au serpent, Avit réduit considérablement celui d’Ève qui, victime faible et passive, n’est donc qu’un simple intermédiaire dans cette tentation. Si les mêmes mots ne sont pas utilisés dans la poésie classique, en revanche on trouve des expressions synonymes à propos des femmes amoureuses. 69 App. Pourquoi, celui que je viens enfin de voir, je crains qu’il ne périsse ? Selon la Bible, Adam est le premier homme que Dieu a créé. 1 Dans la Genèse, ce récit occupe les versets 1-6 du chapitre 3 : Sed et serpens erat callidior cunctis animantibus terrae quae fecerat Dominus Deus qui dixit ad mulierem : « cur praecepit uobis Deus ut non comederetis de omni ligno paradisi ? 4Dans son austère épopée6, le Pseudo Cyprien se contente de suivre le texte biblique : après les paroles du serpent, Ève qui, tout d’abord, refuse de toucher au fruit défendu, finit tout de même par le mordre : en quatre vers, le poète évoque les hésitations de la femme et son geste, sans donner aucun détail précis : illa negat uetitosque timet contingere ramossed tamen infirmo uincuntur pectora sensu.ilicet ut niueo iam mitia dente momorditadfulsit nulla maculatum nube serenum.7. 19Ainsi donc, il semble bien que ce soit à cause de ses sens que la femme est le plus vulnérable : or, toute la poésie érotique joue sur cela et Avit fait de même dans notre passage. 4, 22-23. Difficile de savoir quelle forme avait cet animal dans l’esprit de l’auteur : au moment où il tente Ève et Adam, il ne se déplace apparement pas sur le sol (cf. 55,4) et Dracontius l’utilise pour qualifier Ève (Laud. Lui, Georges. Portrait de jeune dame de beauté avec le serpent et la pomme rouge Jeune fille avec le serpent Tentation d'Ève Jeune fille avec le serpent Tentation d'Ève Jeune fille avec le serpent Tentation d'Ève Choses simples - paradis Verre souillé dans les vers Soulagement de bronze sur panneau de porte, église San Giorgio au sommet d'une colline à Portofino, Italie Adam et Eve Serpent de … Directed by Charles-Félix Tavano. Am. Ce n’est qu’à ce moment-là, que définitivement vaincue, Ève prend elle-même la pomme (sumeret ipsa à la fin du vers 230). C’est alors que, pour charmer la vue de sa victime, le serpent lui présente un beau fruit (pulchrum thématisé par la césure du vers 211), puis, afin de solliciter son odorat, il enveloppe la pomme d’un suave parfum.
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